Le Laos ayant été de
longues années a l'écart du reste du monde, et en particulier de la culture
occidentale. La culture laotienne a subi l’empreinte profonde du
bouddhisme : que ce soit l’architecture des vat,
les temples bouddhistes qui ont toujours été des lieux d’échanges intellectuels
ou la littérature, les jataka. La riche culture du Laos est
enracinée dans la spiritualité immense. Le baci est une cérémonie
populaire et spirituelle laotienne de rappel des âmes. Cette cérémonie est
pratiquée par les Laos dans toutes les circonstances importantes de la vie
quotidienne. La cérémonie au cours de laquelle on appelle les esprits à s’unir
pour catalyser bonheur, chance et prospérité à l’attention du nouveau-né, des
jeunes mariés, de la maladie, du voyageur, de la commémoration de
l'anniversaire d'un ancêtre, etc.
Avant de
procéder à la cérémonie, il est nécessaire de préparer un plateau garni
d’offrandes appelé ba khouane. Au centre de ce plateau est disposée une
large coupe d’argent dans laquelle des cornets de feuilles de bananier
contenant des fleurs sont entassés en pyramide. Des fruits, des œufs, un poulet
bouilli, des pâtisseries, de l’argent, des cierges, des verres d’alcool, des
bâtonnets d’encens et des cordelettes de coton sont disposés dans la coupe
centrale et sur les bords du plateau. D’autres coupes d’offrandes sont parfois
apportées par des parents ou des amis participant à la cérémonie.
Lorsque
l’assistance s’est assise autour du ba khouane, l’officiant débute
la récitation des formules rituelles par des invocations aux Trois Joyaux
(Bouddha, Dhamma, Sangha) et aux divinités tutélaires pré-bouddhiques.
Viennent, ensuite, les formules priant les khouanes de regagner leur
habitat normal, à venir profiter des offrandes.
Les khouanes
ayant été invités à recevoir les offrandes, l’officiant récite, alors, des
formules extravagantes qui se résument en des vœux de longévité, de prestige,
de bonheur, de force, de fidélité. Ces vœux sont accompagnés par la ligature
d’un fil de coton autour du poignet des bénéficiaires et des membres de
l’assistance par l’officiant.
Les
participants échangent entre eux des voeux formalisés par la pratique du phuk
khen. La ligature du poignet, effectuée selon les normes rituelles, fixe
symboliquement les khouanes au corps d’une personne dont on retire, par
ce même geste, les mauvaises influences tout en y faisant entrer les bonnes.
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D’après les croyances animistes, qui, malgré la conversion lao au
Bouddhisme, sont parvenues à se maintenir jusqu’à présent, les Laotiens
disposeraient de Trente-deux âmes (khouanes). Il y a une âme dans chacune des
32 parties du corps. Les âmes ont tendance à folâtrer dans la nature au risque
de se faire avaler par des phi.
Un homme n’est au meilleur de sa forme, physiquement ou moralement, que
lorsque tous les khouanes demeurent à leur place normale. Ces forces peuvent
quitter le corps de leur propre gré et agissent, dans ce cas, comme des esprits
doués d’une volonté et non comme de simples forces. Ils ont alors tendance à
vagabonder et partager la vie des phis et des autres créatures peuplant le
monde surnaturel, s’exposant ainsi à bien des dangers. Ils peuvent également
quitter le corps d’un individu lorsque cette dernière tombe malade, est victime
d’un accident ou est, tout simplement, pris d’une grande peur.
Il est donc normal, quand une personne arrive à un moment critique, ou à un
point tournant, marquant son existence ou lorsque sa vie est ou vient d’être mise
en danger, de faire le rituel du soukhouane (Baci) afin d’assurer que le
bénéficiaire soit redevenu un être complet et équilibré, apte à faire face à
son avenir.
Les hommes attribuent également des " âmes " aux végétaux, aux
objets et aux animaux, notamment le tigre et…l’éléphant. Ils imaginent des
relations entre les âmes-objets, les âmes humaines et les âmes éléphants !